Les tests se sont avérés concluants, la police néerlandaise aura désormais recours à des aigles si elle doit intercepter un drone survolant une zone lui étant interdite, a-t-elle indiqué ce lundi 12 septembre, devenant ainsi la première au monde à adopter cette méthode de chasse millénaire contre ces objets modernes.
« C’est une solution low-tech pour un problème high-tech », a affirmé à l’AFP Dennis Janus, un porte-parole de la police avant une démonstration sur le terrain d’une académie de police dans le sud du pays. Les animaux seront appelés à la rescousse quand les drones poseront un danger pour la population, lors d’un événement particulier, comme une visite d’Etat, ou s’ils volent trop près d’un aéroport.
« Aucun des aigles n’a été blessé »
La série de tests, visant à déterminer la meilleure manière d’intercepter les drones,avait débuté en 2015 et a donné satisfaction (voir notre vidéo ci-dessus). « Aucun des aigles n’a été blessé mais les drones, eux, n’ont pas survécu », assure sourire en coin Dennis Janus, réfutant les accusations de maltraitance des animaux exprimées par certains experts en début d’année.
Les oiseaux, des pyguargues à tête blanche, une espèce nord-américaine, proviennent pour le moment d’une société spécialisée de l’ouest du pays, Guard From Above. La police, qui refuse de préciser le nombre d’animaux utilisés, a décidé d’acheter ses propres aiglons, aujourd’hui âgés de 5 mois. « Nous allons entraîner une centaine de policiers et nous pourrons commencer à utiliser nos propres oiseaux dès l’été prochain », affirme Dennis Janus.
Les drones : une proie comme les autres
« Les aigles voient les drones comme des proies et l’interceptent en vol avant d’aller se poser là où ils se sentent en sécurité, le drone toujours entre leurs serres », a ajouté Dennis Janus. Si Hunter et ses congénères peuvent intercepter les drones les plus communs, des appareils plus imposants pourraient provoquer des coupures sur leurs pattes.
« Nous essayons de développer une sorte de gant pour pattes afin de les protéger », assure le porte-parole, soulignant que la police continuait de chercher d’autres solutions. « Nous n’avons pas encore trouvé d’autre solution pour intercepter les drones, mais nous continuons à explorer d’autres possibilités plus techniques », a souligné le porte-parole, évoquant notamment le « piratage » de l’appareil pour en prendre le contrôle ou des drones lançant des filets.
Comme nous l’évoquions il y a quelques mois, les aigles, mais aussi les « drones policiers », le piratage des engins ou encore des canons laser destinés à détruire les composants électroniques sont à l’étude afin de mettre hors d’état de nuire les drones, notamment quand ces derniers menacent les avions. Comme ailleurs dans le monde, l’usage des drones connaît une croissance exponentielle aux Pays-Bas. Depuis l’annonce des tests, la police néerlandaise a été en contact avec des représentants de plusieurs pays intéressés par cette solution, dont la France ou l’Allemagne.