L’ANSM tire la sonnette d’alarme : les unidoses sont souvent trop confondues. Premières victimes : les bébés et jeunes enfants.
Tous les parents connaissent la scène par coeur. Réveillés en pleine nuit par les cris de leur bébé dont le nez est bouché, ils foncent dans le placard à pharmacie à la recherche du précieux sérum physiologique qui apaisera leur enfant. Mais attention à la méprise… Les bébés et les enfants sont les principales victimes des confusions entre dosettes (unidoses), qui conduisent à utiliser un produit à la place d’un autre, avec des effets indésirables parfois graves, avertit l’Agence des produits de santé (ANSM) qui lance une campagne de sensibilisation du grand public. Ces erreurs touchent des nourrissons dans 42% des cas, des nouveaux nés dans 4% des cas et les enfants dans 20%, souligne l’ANSM. La majeure partie des erreurs signalées surviennent au domicile et sont le fait des parents ou de l’entourage. 6% des erreurs seulement sont réalisées par des professionnels de santé.
« Une dosette peut en cacher, une autre ! Confusion = danger »
De nombreux produits sont présentés sous forme d’unidoses : médicaments (eau oxygénée, acide borique /borax, collyres ophtalmiques), sérum physiologique (pour le lavage des yeux et du nez), produits d’entretien des lentilles, savon (pour la peau) ou encore « biocides » comme la chlorhexidine pour désinfecter la peau. « Une dosette peut en cacher, une autre ! Confusion = danger », mettent en garde des affichettes diffusées par l’agence sanitaire. L’ANSM recommande de « lire attentivement les mentions inscrites sur l’étiquette des unidoses et de vérifier la voie d’administration du produit » et de « les conserver dans leur boîte d’origine (hors de la portée et de la vue des enfants) ». Elle conseille également de « ne pas ranger au même endroit les unidoses destinées au lavage du nez ou des yeux, comme le sérum physiologique, et celles destinées à la désinfection de la peau, comme la chlorhexidine. »
Pas fini ? A jeter quand même
Enfin, l’unidose utilisée doit être jetée même si elle contient encore du produit car elle est « à usage unique », rappelle-t-elle. Depuis 1985, quelque 600 signalements d’erreurs ont été reçus à l’ANSM, dont environ la moitié depuis avril 2011 (chiffres arrêtés à 2013). Dans 64% des cas, il s’agissait de confusions entre une solution pour lavage nasal et /ou oculaire (majoritairement le sérum physiologique) et une solution pour la peau (chlorhexidine, eau oxygénée). Dans 63% des cas, la confusion a entraîné un effet indésirable. Ce dernier était sans gravité dans 83% des cas. Mais dans 17% des cas, l’effet indésirable a été considéré comme grave. Parmi les cas graves, un décès a été rapporté, selon un document mis en ligne par l’agence.