Maladie de Lyme : mobilisation des médecins pour de nouveaux tests

Une centaine de médecins lancent un appel, publié le mercredi 13 juillet 2016 dans L’Obs, pour demander au gouvernement de financer le développement de nouveaux tests de la maladie de Lyme, affection transmise par les tiques.

Dans L’Obs du 13 juillet 2016, une centaine de médecins dénoncent le sous-diagnostic de la maladie de Lyme en France, où elle serait mal soignée. Ils lancent ainsi un appel pour demander au gouvernement de financer le développement de nouveaux tests pour cette affection transmise par les tiques. « Il y a urgence », affirment les signataires dans cet appel adressé à la ministre de la Santé Marisol Touraine.

« Des plaquettes officielles du gouvernement prétendent que le test actuel dépiste 100% des maladies de Lyme dans leur forme articulaire. C’est faux », affirment les pétitionnaires, qui demandent « des financements publics pour améliorer les tests de diagnostic, actuellement non fiables ».

Des patients renvoyés de service en service

Selon l’un des initiateurs de cet appel, le Pr Christian Perronne (chef de service en infectiologie à l’hôpital universitaire Raymond-Poincaré de Garches), « les patients atteints de maladies vectorielles à tiques sont renvoyés de service en service, traités pour des pathologies qui ne sont pas les leurs : fibromyalgie, sclérose en plaques, démence… ». « Je ne vois que ça, des faux diagnostics ! Et, pendant ce temps, leurs symptômes s’aggravent. Ce sont des histoires terribles. Certains finissent par se suicider. J’ai sorti des gens de l’asile ou de leur brancard avec un traitement prolongé d’antibiotiques. Ils en étaient arrivés là parce qu’on avait nié leur pathologie. C’est un scandale sanitaire », dénonce le Pr Perronne dans un entretien à L’Obs. Dans leur pétition, les médecins demandent « la prise en compte des récentes données scientifiques afin d’aboutir à un nouveau consensus thérapeutique adapté ».

Une plainte contre les tests diagnostiques

Fin juin 2016, le ministère de la Santé a justement annoncé qu’il lancerait en septembre un plan d’action national contre la maladie de Lyme. 27.000 nouveaux cas sont officiellement déclarés chaque année en France, mais selon l’association de malades en colère « Lyme sans frontières » ce chiffre serait en réalité beaucoup plus important, de l’ordre de « dix fois plus ». Détectée trop tardivement, cette affection – pour laquelle il n’existe aucun vaccin – peut avoir des conséquences neurologiques graves et invalidantes. Quelque 250 patients s’apprêtent à déposer plainte contre des laboratoires pharmaceutiques auxquels ils reprochent de commercialiser des tests qui n’ont pas permis de les diagnostiquer.

La fronde des malades de Lyme fait par ailleurs l’objet d’une autre procédure judiciaire : l’ancienne gérante d’un laboratoire d’analyse biologique, ainsi qu’un pharmacien, comparaîtront le 7 octobre 2016 devant la cour d’appel de Colmar pour avoir mis en oeuvre des méthodes alternatives de diagnostic et de traitement de la maladie. Condamnés en première instance à de la prison avec sursis, ils sont considérés comme des « lanceurs d’alerte » par les membres de « Lyme sans frontières ». Les signataires de la pétition publiée dans L’Obs demandent d’ailleurs « l’arrêt des poursuites contre les médecins qui ne suivent pas les recommandations officielles ».

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