Un vaccin redonne espoir dans la lutte contre le paludisme

Un vaccin anti-paludisme a reçu ce vendredi un avis positif de l’Agence européenne du médicament. Ce remède n’est pas la panacée mais représente une avancée pour des millions d’enfants africains.

Pour la première fois, un vaccin contre le paludisme a reçu un avis positif de l’Agence européenne du médicament. Même si son efficacité n’est pas optimale, il représente une avancée dans la lutte contre cette maladie meurtrière chez les enfants africains. L’Agence européenne du médicament (EMA) a annoncé avoir adopté ce vendredi « un avis scientifique positif » sur le vaccin Mosquirix conçu pour protéger contre le parasite du paludisme (ou malaria), transmis à l’homme par les moustiques et aussi contre le virus de l’hépatite B. Ce vaccin, mis au point par le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) en partenariat avec l’ONG Path malaria vaccine initiative, a été créé pour protéger les enfants en bas âge.

L’OMS va se prononcer sur le rapport coût-efficacité du vaccin

Il faudra attendre les « recommandations » de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vers novembre 2015 avant sa diffusion sur ce continent. La commercialisation n’interviendra pas avant 2017, a précisé vendredi l’OMS. Ses « recommandations » porteront sur le rapport coût-efficacité du vaccin et la faisabilité de campagnes de vaccinations dans les pays pauvres ciblés. Durant les tests cliniques, le vaccin avait été efficace pour prévenir la maladie chez 56% des enfants de 5 à 17 mois vaccinés et chez 31% des enfants de 6 à 12 semaines, mais son efficacité diminue au bout d’un an, a rappelé l’EMA.

« Pas une réponse complète »

Au moment de la publication de ces résultats, un spécialiste en médecine tropicale, Nick White (Mahidol University, Thaïlande), avait commenté : Nous avons enfin un vaccin contre le paludisme qui marche, mais il ne marche pas aussi bien que l’on espérait au départ.
GSK, qui a prévu de commercialiser le vaccin à « prix coûtant », sans réaliser de bénéfice, reconnaît que son produit ne constitue pas à lui tout seul une « réponse complète » contre la malaria. « Pris isolément », Mosquirix ne va pas éradiquer le paludisme et il faudra continuer à utiliser les « traitements, moustiquaires imprégnées et les pulvérisations d’insecticides » pour lutter efficacement contre la maladie, a souligné le Dr Fatumata Nafo-Traoré, directrice exécutive de l’organisation internationale contre le paludisme Roll Back Malaria.

Chaque jour, 1.300 enfants meurent de la malaria chaque jour dans le monde

Tous les jours, plus de 1.300 enfants meurent de malaria, principalement en Afrique. Selon l’OMS, 627.000 personnes sont mortes en 2013 du paludisme, majoritairement en Afrique (90%) et principalement des enfants de moins de 5 ans (82%). Le nombre de cas et le nombre des décès ont fortement baissé entre 2000 et 2013 (de respectivement 30% et 47%) et une éradication du paludisme « est possible à condition de s’investir beaucoup plus et prendre plus au sérieux cette maladie », selon le Dr Nafo-Traoré.

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